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Haruki Murakami: Kafka sur le rivage (Paperback, 2008, 10/18, 10 * 18) 4 étoiles

Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie …

Une épopée philosophique

4 étoiles

Livre conseillée par la bibliothécaire et on ne ressort pas tout à fait indemne de ce pavé de 600 pages... Globalement, le livre m'a plu même si j'ai mis beaucoup de temps à le lire, car c'est un roman riche à l'intrigue plutôt complexe. J'ai aimé le côté contemplatif et le rythme lent de l'intrigue, qui cependant ne comportait pas de blancs superficiels mais progressait lentement tout en conservant son suspense. Pour ce qui est de l'intrigue, on suit deux histoires parallèles et tout le long de la lecture on se demande en quoi elles sont liées. Ce qui commence par une histoire basique d'un adolescent qui fugue se transforme en véritable épopée philosophique et poétique, en prophétie dans un univers à la fois réaliste et magique, teinté par l'ambiance mystique du Japon. Ce qui m'a particulièrement plu est l'authenticité et la complexité des personnages : on a l'impression que ce sont des vraies personnes que l'on pourrait croiser dans la rue et leurs conversations sont tout à fait passionnantes. L'auteur traite de beaucoup de sujets profonds (j'ai bien aimé la façon dont il parle de la transidentité et de l'homosexualité) mais sait garder beaucoup d'humour dans les dialogues et certaines situations absurdes. Le duo composé de Nakata et Hoshino est vraiment touchant et j'aime également beaucoup le personnage d'Oshima qui agit comme un véritable guide rassurant. Le Garçon nommé corbeau est un concept intéressant. Cependant il y a des choses qui m'ont moins plus dans ce roman et qui m'ont parfois donné du fil à retordre : il y a quelques triggers qui m'ont gênées (sang, viol, sexe explicite, maltraitance animale, mort) qui sont toutefois justifiées par l'intrigue et ne m'ont pas semblés comme de la "violence gratuite". De plus, la sexualisation des personnages féminins m'a dérangé : il y a peu de personnages féminins et elles ne sont présentes que pour être l'objet des désirs d'un homme ou pour s'occuper d'eux comme bonne ménagère. Apparemment, ce serait un motif récurant dans les livres de cet auteur mais c'est le seul roman que j'ai lu de Murakami et je ne pourrais l'affirmer. Enfin, on n'a pas de réelle réponses à certaines questions à la fin de l'histoire, ce qui est un peu frustrant. Pour résumer, ce roman m'a fait méditer sur la vie et m'a transporté dans un univers étrange et intéressant, je le referme en ayant l'impression d'avoir fait un rêve...