Kristal reviewed Into the wild by Jon Krakauer
J'ai commencé à aimer à la fin
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Jâai commencĂ© Ă aimer ce livre Ă partir du moment oĂč lâauteur a parlĂ© de son expĂ©rience personnelle dans lâascension du Devils Thumb, câest-Ă -dire vers la fin.
Avant ça, jâai eu lâimpression de lire un guide touristique des Ătats-Unis et jâavais du mal Ă me reprĂ©senter ces paysages que je nâai jamais connus. En plus la chronologie de la mort de McCandless (dont on est au courant dĂšs le dĂ©but) sâavĂšre douteuse, ce qui mâa perdu Ă la fois dans lâespace et le temps. Jâai Ă©galement eu beaucoup de mal Ă mâidentifier Ă McCandless : avant la fin du roman, il ressort comme un homme Ă©goĂŻste et imbĂ©cile qui a succombĂ© Ă la nature sauvage de lâAlaska car il Ă©tait mal prĂ©parĂ© et imbu de lui-mĂȘme (je pense au journal Ă©crit Ă la 3e personne et son pseudo Alex Supertramp). Câest en tout cas ce que beaucoup lui ont reprochĂ© aprĂšs avoir lu la nouvelle de sa mort dans le journal et câest ce que jâai eu tendance Ă penser Ă©galement. Je me suis aussi demandĂ© sâil avait dĂ©libĂ©rĂ©ment cherchĂ© Ă se tuer de cette façon plutĂŽt que vivre dans la civilisation quâil semblait haĂŻr. Dans mes notes jâai Ă©crit : je comprends ses valeurs et ce quâil rejette mais jâai du mal Ă avoir de la sympathie pour lui.
CâĂ©taient mes impressions jusquâau chapitre 14 oĂč le narrateur raconte son ascension du Devils Thumb avec une plume bien plus poĂ©tique et qui aborde ses ressentis, ses dĂ©couragements et ses espoirs. Il compare ensuite son expĂ©rience et son envie de se dĂ©couvrir lui-mĂȘme en affrontant les dangers de lâAlaska avec ce quâa pu vivre McCandless. AjoutĂ© Ă cela la mention de sa famille, comment elle voyait McCandless et ce qui a bien pu lui passer par la tĂȘte⊠il mâa Ă©tĂ© plus simple de voir son humanitĂ© et de rendre mon jugement plus doux. Pourquoi Krakauer ne lâa pas fait plus tĂŽt ? Il nous a prouvĂ© quâil pouvait avoir une plume poĂ©tique mais il sâest contentĂ© dâĂ©numĂ©rer des faits et des anecdotes que jâai trouvĂ©s inutiles au lieu de taper dans lâĂ©motion comme on le souhaite dâun roman, contrairement Ă un article de journal. La dimension argumentative et la plume simpliste de lâauteur (dans la plus grande partie du roman) aurait pu ĂȘtre Ă©toffĂ©e avec des descriptions plus immersives du paysage et des pensĂ©es/Ă©motions des personnages. Câest ce que je regrette le plus de cette lecture, car ça mâaurait permis dâaccrocher plus vite Ă lâhistoire qui est intĂ©ressante, dommage que lâexĂ©cution ne soit pas satisfaisante.
PS : Jâai aimĂ© les incursions des citations soulignĂ©es de McCandless, des morceaux de journaux, de lettres et les tĂ©moignages des gens quâil a croisĂ©s car ça me permettait de mâimmerger dans lâambiance et lâhistoire et de mieux saisir le protagoniste. PSS : Je jetterai un Ćil Ă lâadaptation cinĂ©matographique qui, je lâespĂšre, saura combler les lacunes du roman.